Norme électrique NF C 15-100 : ce que ça change pour vous
La norme NF C 15-100, c’est le cadre qui définit ce qu’est une installation électrique moderne, sûre et adaptée à nos usages d’aujourd’hui. Elle impacte directement votre tableau, vos prises, la mise à la terre, mais aussi la préparation à la recharge de véhicule électrique ou à la maison connectée.
Qu’il s’agisse d’un logement neuf, d’une rénovation ou d’une simple mise à niveau, comprendre ces règles permet de mieux dialoguer avec votre électricien, d’éviter les installations dangereuses et de valoriser votre bien immobilier.
Voici l’essentiel de ce que cette norme change concrètement pour vous, présenté par BS Entreprise, notre entreprise d’électricité générale à Reims :
- Sécurité des occupants
- Tableau aux normes
- Mise à la terre
- Maison prête au futur
- Logement mieux valorisé
Table des matières
Qu’est-ce que la norme NF C 15-100 ?
En France, la NF C 15-100 est la référence qui encadre les installations électriques des logements. Elle fixe les règles à respecter pour concevoir et réaliser une installation basse tension sûre et fonctionnelle, que ce soit dans une construction neuve, une extension ou une rénovation électrique importante.
Régulièrement actualisée pour suivre l’évolution des usages et renforcer la sécurité, elle précise notamment comment protéger les circuits, le tableau électrique, la mise à la terre et les différents appareils. C’est au propriétaire qu’il revient de faire réaliser les travaux de mise en conformité.
Un diagnostic électrique peut toutefois être demandé par un locataire pour faire ressortir les défauts éventuels et les non-conformités présentes dans le logement.
Qu’est-ce qui a motivé l’actualisation de la norme NF C 15-100 ?
Les besoins changent : avec l’essor des véhicules électriques, la hausse du nombre d’appareils connectés et des attentes plus fortes en matière de sécurité et de confort.
Pour s’adapter à ces évolutions, la norme NF C 15-100 a été actualisée. Elle intègre désormais des exigences techniques plus strictes, obligatoires pour tous les nouveaux projets électriques.
Quelles sont les nouveautés de cette modification de norme ?
La nouvelle version de la norme NF C 15-100 s’articule autour de 7 grandes évolutions à connaître :
- Parafoudres imposés : ils limitent les dégâts liés aux surtensions lors des orages et préservent les appareils sensibles (ordinateur, box internet, domotique…).
- Protection différentielle améliorée : les défauts d’isolement sont mieux repérés, ce qui réduit fortement les risques de choc électrique.
- Disjoncteurs détecteurs d’arcs : ils identifient rapidement les arcs électriques et diminuent ainsi les probabilités d’incendie.
- Pré-équipement pour la recharge des véhicules électriques (IRVE) : les logements neufs doivent désormais intégrer cette préparation dès la construction.
- Câblage dédié aux réseaux de communication : la maison est pensée dès le départ pour accueillir équipements connectés et solutions domotiques.
- Protection adaptée contre les surintensités : les circuits sont dimensionnés au plus juste en fonction des appareils réellement utilisés.
- Exigences d’efficacité énergétique : les installations visent à limiter les pertes d’électricité et à réduire la facture sur la durée.
Découvrez ci-dessous notre article à propos des avantages d’une rénovation énergétique.
Qu’impose la norme NF C 15-100 pour votre habitation ?
L’alimentation générale en électricité
Selon la norme NF C 15-100, chaque habitation doit pouvoir être mise hors tension d’un seul geste grâce à un appareil de coupure générale : le disjoncteur d’abonné (aussi appelé disjoncteur de branchement ou disjoncteur général). Un unique interrupteur suffit ainsi à couper l’électricité dans tout le logement.
Dans les installations anciennes, il est recommandé de remplacer l’appareil existant par un disjoncteur 60 A, compatible avec tous les contrats et avec le compteur Linky. Cette opération ne peut être effectuée que par le gestionnaire du réseau (Enedis ou autre), conformément à la norme NF C 14-100.
De son côté, le tableau électrique doit être alimenté depuis ce disjoncteur via un câble de 16 mm², raccordement qui peut être confié à un électricien qualifié.
La mise à la terre et les liaisons équipotentielles
Dans une habitation, la mise à la terre n’est pas une option : elle est obligatoire dans toutes les pièces pour limiter les risques d’électrocution. En cas de défaut sur un appareil ou un circuit, les courants de fuite sont évacués vers le sol, plutôt que de traverser une personne.
On la réalise le plus souvent soit par une boucle à fond de fouille dans les constructions neuves, soit par un piquet de terre enfoncé dans le sol pour les bâtiments plus anciens.
Cette protection s’accompagne d’un câblage spécifique, à confier idéalement à un électricien :
- pose d’un bornier de terre dans le tableau électrique et raccordement de tous les circuits ;
- installation de liaisons équipotentielles sur les éléments métalliques (baignoire, canalisations, encadrements…) ;
- connexion ou remplacement des prises, interrupteurs et points lumineux sur le conducteur vert/jaune.
Professionnels : quels changements sont de rigueur ?
Ce que la nouvelle norme implique sur le terrain pour les électriciens professionnels :
- Des projets plus rigoureux : les bureaux d’études doivent intégrer ces exigences réglementaires dès la conception.
- Un coût matériel à anticiper : plusieurs équipements deviennent indispensables, comme les parafoudres ou les dispositifs de déconnexion automatique.
- Des équipes à former : les électriciens doivent actualiser leurs compétences pour appliquer correctement ces nouvelles règles.
Qu’est-ce que la Gaine Technique de Logement (GTL) ?
Si votre ancien tableau ne suit plus votre consommation ou montre des signes de fatigue, il peut être utile de repenser tout l’espace électrique de votre logement.
La norme NF C 15-100 prévoit désormais un ETEL (Espace Technique Électrique du Logement) : une zone dédiée où sont regroupés compteur, disjoncteur général, tableau de répartition et coffret de communication, le tout relié par une gaine technique de logement (GTL).
Cet aménagement est obligatoire en construction neuve, mais simplement conseillé en rénovation. Installer une GTL dans un logement existant reste pourtant intéressant : l’ensemble des arrivées et départs électriques est rassemblé au même endroit, ce qui améliore la sécurité, facilite les interventions et rend l’installation plus lisible au quotidien.
Qu’est-ce qu’un tableau électrique conforme dans une maison ou un appartement ?
Dans les anciennes installations, certains tableaux électriques peuvent devenir dangereux : absence de prise de terre, neutre commun, vieux porte-fusibles à broche, coffret sous-dimensionné ou mal placé… Autant de situations qui justifient une mise à niveau pour coller aux exigences actuelles de la norme NF C 15-100.
Un tableau principal doit, a minima, comporter 2 rangées avec au moins un interrupteur différentiel type A et un type AC, afin de répartir correctement les circuits et les intensités. Le nombre de rangées se choisit ensuite selon la taille du logement :
- 2 rangées pour un studio / petit T2 (jusqu’à env. 35 m²) ;
- 3 rangées pour un T2 à T4 (35 à 100 m²) ;
- 4 rangées pour un T5 et plus ;
- un tableau divisionnaire (1 à 4 rangées) pour une extension, une dépendance ou un équipement spécifique.
Chaque circuit doit aussi être protégé par un disjoncteur adapté et une section de câble correspondante :
- Éclairage : fils en 1,5 mm² + disjoncteur 16 A ;
- Prises : fils en 2,5 mm² + disjoncteur 16 A ou 20 A (selon le nombre de prises) ;
- Gros appareils dédiés (lave-linge, lave-vaisselle, four, congélateur, radiateurs, volets roulants…) : disjoncteur 20 A + fils 2,5 mm² ;
- Plaques ou cuisinière électrique : câble 6 mm² + disjoncteur 32 A.
Un tableau correctement dimensionné et protégé est la base d’une installation sûre… et conforme.
Rédacteur pour le blog de BS Entreprise